Rien ne va plus à Lens, battu en Principauté par Monaco (2-0). Dindane expulsé, tensions internes : c'est la crise chez les Sang et Or. Le mercato devrait y être très agité. De son côté, Monaco, grâce au doublé de Menez, s'est donné un peu d'oxygène en retrouvant la première partie de tableau.
MONACO - LENS : 2-0
Buts : Menez (52e, 82e)
Visiblement, la recette marche mieux en équipe de France qu'à Lens. En mettant la presse à l'index, suite aux propos de Yohan Demont sur les envies de départs de certains coéquipiers, l'entraîneur du Racing Club de Lens espérait peut-être créer une solidarité, un esprit de groupe, comme certains sélectionneurs tricolores savent si bien le faire à l'approche des grands événements. Raté ! Non seulement les Sang et Or n'ont rien affiché de plus que lors de la dernière journée face au Mans (1-3) mais ils repartent de la Principauté avec moins d'atouts encore.
En se faisant bêtement expulser à la dernière minute de la rencontre (pour une échauffourée puérile avec Bernardi), Aruna Dindane prive Jean-Pierre Papin de son seul attaquant valable pour le dernier match avant la trêve (face à Lille) et pour plusieurs semaines puisque l'Ivoirien partira ensuite à la CAN. Autant le dire : le mercato sera animé à Lens entre les velléités de départ et les absences africaines. Dindane absent à l'heure où Marseille ne semble plus disposé à conserver Djibril Cissé ? Tiens, tiens...
Menez, diamant brut
Au fond, ce duel entre Monaco et Lens a terriblement ressemblé à l'idée que l'on s'en faisait avant le coup d'envoi. Tendu, frileux et sans inspiration. L'idée force n'était pas bien compliquée à débusquer : surtout ne pas prendre de but et, par ricochet, pas de risque. Mission accomplie car on n'a rien vu ou presque pendant la première période. Du quadrillage, de la défense serrée et des ballons sans futur en guise de mouvements offensifs : le froid qui glaçait le Stade Louis II n'était pas dû qu'à la météo. D'autant plus que quand, par miracle, jaillissait un éclair, l'arbitre M. Fautrel s'arrangeait pour éteindre la lumière.
Ainsi François Modesto, juste avant la mi-temps, était injustement privé d'un but pour hors-jeu sur un long coup-franc dans la surface, bien prolongé dans les buts par le défenseur monégasque (35e). Le petit frère d'une autre action du même type encore convertie en but par le même Modesto mais encore annulé pour hors-jeu, à raison cette fois (38e). Il n'empêche : Monaco avait trouvé une faille à moindre coût. À la reprise, Piquionne remisait de la tête un nouveau long coup de pied arrêté dans la boîte, vers Menez qui reprenait de demi-volée pour tromper Runje, lourdement coupable sur ce coup (1-0, 52e). Menez, jusque là invisible, rappelait que le talent peut tout ou presque. À dix minutes du terme, l'international espoir slalomait dans la défense pour ajuster Runje, comme à l'entraînement (2-0, 82e). Malgré un dernier soubresaut (tête de Bisevac sur la barre), l'affaire était pliée en deux coups de cuillère à pot. Papin aimerait régler ses nombreux soucis aussi facilement. Y a-t-il un Menez pour sauver les Sang et Or ?
Gervais Martel - Président de Lens
« C’est une mauvaise soirée même si je pense que, durant plus d’une heure, on a eu une très bonne équipe lensoise. Au moment où l’on se procure une occasion pour ouvrir le score, on se prend un but par Menez. On recule un peu. Après un met une tête sur la barre. On prend le deuxième. C’est comme ça au football : il faut être plus réaliste que son adversaire. On est dans une période qui n’est pas facile. En plus, il y a l’expulsion d’Aruna Dindane dans les arrêts de jeu. On se pénalise encore un peu plus avant la venue de Lille, dimanche prochain. On se retrouve dans une position au classement qui n’est pas confortable. Maintenant, je crois aussi que ce groupe, au niveau de son abnégation, a prouvé qu’il avait des ressources morales pour pouvoir repartir de l’avant. Il faut maintenant oublier ce match contre Monaco pour préparer le plus sereinement possible, avec beaucoup de détermination, la rencontre face à Lille, le week-end prochain. En foot, on ne peut pas faire des plans sur la comète. Rien ne sert de discuter sur ce match perdu. Il faut garder ce qu’il y a eu de positif, et tout faire pour gagner le prochain match… Il me tarde d’être en 2008. »
Yohan Demont - Joueur de Lens
« C’est vrai qu’on a fait une bonne première période. On était bien en place, assez solide. On maîtrisait bien le match dans l’ensemble. On n’a pas su marquer mais ce n’était pas trop grave puisqu’on était encore à zéro-zéro. En deuxième mi-temps, cela a été un peu moins bien, surtout sur les longs ballons où ils parvenaient souvent à trouver Koller qui remisait facilement… Voilà, c’est dommage d’avoir perdu deux à zéro. Je pense que le score est sévère. C’est aussi dommage d’avoir perdu Aruna comme ça, dans les arrêts de jeu (ndlr. Expulsé). »
Fabien Laurenti - Joueur de Lens
« Je pense que, ce soir, on a montré un autre visage que lors du dernier match à domicile. On a pourtant fait une bonne première mi-temps. On a bien maîtrisé notre sujet. Maintenant, malheureusement pour nous, cela ne paie pas. La pilule est très difficile à avaler. On est dans une spirale négative. Il va falloir vite relever la tête pour la réception de Lille, dimanche… Malgré la défaite, il faut retenir les points positifs, notamment durant notre première mi-temps… C’est encore un moment difficile pour nous, pour le club, pour nos supporters qui sont venus jusqu’ici. C’est dur. »
Marc Keller - Directeur général de Monaco
« C’était un match très serré. On a aujourd’hui un championnat de Ligue 1 très homogène où toute victoire est vraiment difficile à obtenir. Les trois points, ce soir, nous font beaucoup de bien. Cela nous permet de nous rassurer. »
Jean-Pierre Papin (entraîneur de Lens)
"Je suis très déçu. Ce but casquette nous fait très mal, même si je ne veut pas faire de reproche à notre gardien. Ensuite, on tape la transversale. Pourtant, on fait la meilleure heure depuis très longtemps. On la retiendra. On a été très bon, bien organisé. Il faudra reproduire cela. Mais il faudra accepter cette défaite en sachant qu'il y avait la place de faire mieux. Désormais, on est dans l'obligation de prendre trois points contre Lille."